Responsable depuis le 1er janvier 2023 de la gouvernance nationale de la protection de l’enfance, le nouveau groupement d’intérêt public (GIP) « France Enfance Protégée » regroupe en son sein une multitude d’acteurs. Ce GIP est une « maison commune » qui intègre « à la fois des compétences préexistantes et nouvelles ».
Interview de Pierre Stecker, directeur général de « France enfance protégée » par Nicolas Kirilowits, journaliste à Actu-juridique.fr
NK : Quelles sont vos missions pour la protection de l’enfance ?
Pierre Stecker : Évidemment, nous intégrons sans discontinuité les compétences du Service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger (SNATED), qui est dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger ou en risque de l’être grâce au numéro d’urgence 119, un tchat et une plateforme d’échanges en langue des signes française.
Bientôt, France Enfance Protégée proposera également la mise en place d’une plateforme pour être à l’écoute sur les risques de prostitution pour les mineurs.
De la même manière, nous poursuivons les missions de l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) consacrées essentiellement à la recherche et à la production de connaissances sur la protection de l’enfance dans toutes ses dimensions.
Et au-delà de ces objectifs inchangés, nous allons créer un centre de ressources qui sera animé par l’ONPE. Ce centre aura pour objectif, notamment, de recenser des éléments de bonnes pratiques afin de les mobiliser et de les diffuser auprès des acteurs de la protection de l’enfance.
Le GIP interviendra dans le champ de l’adoption aussi bien à l’international, pour accompagner essentiellement des familles, qu’en France pour soutenir les services des départements responsables du sujet.
Nous créerons également une base de données pour disposer de toutes les informations quant aux agréments en matière d’adoption. Pour l’instant, ceux-ci sont gérés uniquement au niveau départemental, il n’existe pas de référencement national.
Concernant l’accès aux origines personnelles des adoptés, nous maintenons le travail du CNAOP créé en 2002 et qui gère en moyenne un millier de dossiers par an. Notre rôle est d’aider les personnes nées sous le secret, notamment à travers un travail d’investigation, dans la recherche de leurs origines dans le cadre prévu par la loi de 2002.
Enfin, notre dernière mission consistera à appuyer le Conseil national d’accès aux origines personnelles (CNAOP), le Conseil national de l’adoption (CNA), et le Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE), dans leur fonction d’élaboration d’avis, de propositions ou de recommandations.
Publié le 24/02/2023. Nicolas Kirilowits, journaliste – Dans actu-juridique.fr